Le maire Thomas Nitzsche commémore le 8 mai 1945

A l'occasion de la commémoration de la libération de la tyrannie nationale-socialiste il y a 77 ans, le maire Thomas Nitzsche, les membres du conseil municipal et les citoyens de la ville se sont recueillis devant l'église de la ville d'Iéna.

La commémoration n'est pas possible sans un regard sur la guerre d'agression contre l'Ukraine.

Dans son discours, le maire Thomas Nitzsche est revenu sur les terribles événements qui se sont déroulés dans l'Allemagne nazie jusqu'en 1945, sans pour autant perdre de vue les terribles événements actuels en Ukraine :

"La journée de commémoration d'aujourd'hui ne peut pas être célébrée sans que l'on prenne conscience de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine depuis deux mois et demi. Même si la fin de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne ne peut être commémorée indépendamment de la guerre actuelle en Ukraine, évitons que la condamnation de l'agression actuelle ne conduise à un mépris pour les victimes et les réalisations qui ont permis d'écraser l'Allemagne nazie il y a 77 ans".

Nitzsche a rappelé qu'en 1945 déjà, le peuple ukrainien, en tant que partie de l'Union soviétique, avait dû payer, et de loin, le plus lourd tribut de sang :

"L'Ukraine a eu à déplorer au moins huit millions de victimes de la guerre, d'autres sources parlent même de plus de 10 millions de victimes au total, dont plus de cinq millions de civils, de femmes et d'enfants assassinés par les SS ou la Wehrmacht lors de la guerre d'extermination allemande. Ces chiffres terribles incluent également 1,6 million de Juifs tués sous les balles des nazis en Ukraine lors de l'Holocauste, dont on parle souvent trop peu".

Il poursuit :

"L'Ukraine a perdu un quart de sa population lors de la guerre d'extermination allemande. Sur environ 40 millions de morts de la guerre en Europe, une victime sur cinq était ukrainienne ou ukrainien. Les sacrifices humains et matériels de l'Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale sont d'autant plus douloureux, voire exaspérants, lorsqu'on voit les images de la guerre d'agression russe. Le souvenir de la souffrance d'il y a près de 80 ans, causée par les troupes allemandes, et la souffrance d'aujourd'hui sont des motivations pour aider. Ici, sur place, dans notre ville, nous pouvons avant tout accueillir les personnes qui ont fui et leur offrir un foyer pendant la période de la guerre. Je suis extrêmement reconnaissant pour la grande disponibilité dont nous avons fait preuve ces deux derniers mois !"

La pénétration du national-socialisme à Iéna était complexe

Parallèlement, Nitzsche a dressé un tableau de la pénétration nazie dans la société de la ville dans les années 1945 et après :

"La pénétration du national-socialisme dans la ville était complexe et profonde, à commencer par l'administration municipale, l'université d'Iéna, l'économie et l'industrie, ainsi que les associations et fédérations, et ce jusque dans la sphère privée et familiale. La fin de la guerre à Iéna n'a pas été un jour de liesse. L'apathie et l'incertitude quant à l'avenir étaient largement répandues. Ce sentiment était renforcé par le fait que les habitants ne savaient pas à quelle zone d'occupation la Thuringe allait appartenir à l'avenir".

La lutte contre les idées nationales-socialistes, une tâche permanente

Le maire a terminé son discours en évoquant le présent et l'avenir, et une tâche nécessaire et permanente pour toutes les personnes :

"La libération de la tyrannie nationale-socialiste, qui a eu lieu avec l'effondrement du régime nazi au printemps 1945, ne signifie pas pour autant la libération des idées nationales-socialistes. Cette lutte reste pour nous une tâche permanente. La lutte contre les valeurs inhumaines, contre l'antisémitisme, contre le racisme et la discrimination et pour notre démocratie est un processus continu. Nous, les démocrates, devons nous engager pour les valeurs fondamentales de notre société, en partant de la dignité de chaque être humain. Gardons vivante, avec cette conscience et cette intention, la journée de la libération de la tyrannie nazie et de la fin de la Seconde Guerre mondiale" !

Après son discours et une minute de silence commune, le maire Thomas Nitzsche a déposé une couronne devant l'église de la ville, en compagnie du président du conseil municipal Jena Thomas.

Le texte du discours sous "Downloads".